Chute et parachute

Publié le par Max Lund

Chute et parachute

C'est un truc que je rêvais de faire depuis une paire d'années et je m'en serais voulu de ne pas essayer quand l'occasion s'est présentée. Alors, samedi dernier, j'ai fini par passer à l'acte : j'ai sauté en chute libre. A l'occasion d'un passage dans le nord pour voir des amis, je me suis rendu dans l'aéroclub de Maubeuge, où j'ai fait la connaissance d'Axel, qui allait m'accompagner pour ce saut en tandem. Comme on avait grosse modo le même âge, on s'est tutoyé d'emblée. Axel m'a rapidement décrit les bons gestes à adopter lors du vol. Rien de bien compliqué, en théorie : rester détendu lorsque je me retrouverais dans le vide à la sortie de l'avion et prendre la position dite de la banane (arqué en arrière). Puis il m'a fait enfiler mon harnais avant de rejoindre l'avion, un petit Pilatus. Je me suis glissé à l'arrière. L'intérieur était dépourvu de tout siège, et la cabine était à peine plus grande que ma baignoire. Mais deux minutes plus tard, nous quittions la terre ferme, direction les 3500 mètres d'altitude. La porte latérale est restée ouverte lors du vol, ce qui permettait de bien me mettre dans l'ambiance. Du coup, j'ai pu sentir la pression monter avec l'altitude. Dès 1500 mètres, j'avais un noeud dans l'estomac. A 2500, mes jambes se sont mises à trembler. Vingt minutes plus tard, pourtant, c'était le moment d'y aller. Axel a associé nos deux harnais, puis nous a approché de l'ouverture. L'appareil volait au-dessus des nuages. En voyant cette masse blanche en dessous de nous, j'ai brusquement pris conscience que je m'apprêtais à sauter dans le vide à plus de 3 km d'altitude... et comptais sur un bout de tissu pour m'en sortir indemne. C'était presque un acte de foi, à ce niveau. J'ai pris position, comme Axel me l'avait rappelé pendant le vol, et regardé le ciel qui emplissait mon champ de vision en attendant le départ. A la sortie de l'avion, nous avons commencé par effectuer un joli salto, ce qui m'a donné un instant l'impression incroyable de voler sur le dos, puis on est arrivés à se stabiliser et j'ai pu commencer à profiter. C'était grandiose. Nous filions dans l'air à 200km/h. J'étais devenu un bolide volant. Curieusement, je n'ai pas eu l'impression que ça passait vite. Au contraire, c'était très long. Ca ne durait qu'une minute, mais c'est comme si le temps passait au ralenti. A tel point que j'ai commencé à stresser à l'idée que le parachute ne s'ouvre pas. Mais le parachute s'est ouvert comme prévu lorsque nous avons atteint les 1500 mètres. Cette remontée subite m'a donné un début de nausée. J'ai pris les manettes du parachute à la demande d'Axel. J'ai commencé à tirer sur l'une et nous nous sommes mis à tourner sur nous-mêmes, ce qui m'a donné un haut-le-coeur. J'ai préféré rendre les commandes plutôt que mon petit déjeuner. Cinq minutes plus tard, nous avons rejoint le tarmac. J'étais malade, épuisée, mais heureux comme un coq en pâte. Il paraît que la plupart des gens qui ont fait leur baptême rêvent de rempiler. Et c'est exactement mon cas. Pour en savoir plus, suivez le lien vers l’organisateur de ce saut en parachute.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :