Quel optimimum économique

Publié le par Max Lund

Aujourd'hui, lorsqu'on lit l'actualité économique, nous sommes spontanément plongés dans le raisonnement linéaire. Il faut toujours plus de quelque chose, plus de croissance, plus d'Europe, plus de salaire etc... pourtant, à y regarder de plus près, le cycle permettrait vraiment d'y voir plus clair. On aurait des cycles caractérisés par des périodes ascendantes et des périodes descendantes, avec un point haut que l'on appellera l'optimum. De Schumpeter au management, les cycles sont connus mais étrangement assez peu utilisés comme outil d'analyse de l'actualité économique. C'est pourtant un outil simple que tout le monde peut utiliser. Cela permettrait notamment d'avoir une vision globale et de favoriser le dialogue social, notamment sur la question de savoir quel est le point le plus haut finalement, c'est-à-dire l'optimum. Le cycle pourrait être une base de débat. On accepterait que l'Europe par exemple a vécu ses heures de gloire (son optimum) à l'époque d'Helmut Kohl et de François Mitterrand et qu'aujourd'hui en bas du cycle, il n'est peut-être pas anormal de réinventer l'Europe. D'autres exemples sont possibles: lorsque l'on évoque la question du niveau optimum de pression fiscale, tout le monde comprend le cycle. Quel est-il? Une phase d'augmentation des impôts permet d'augmenter les recettes de l'Etat, puis, une phase de nouvelles augmentations devient désincitative économiquement et nous assistons alors plutôt à une réduction des recettes. Le plus important est qu'aujourd'hui nous savons à peu près quel est l'optimum pour un pays développé, environ 35% de taux de Prélèvement Public Obligatoire. Cette thèse de l'optimum réconcilierait pas mal d'antagonismes politiques ou théoriques. Certains pourront objecter que tout le monde n'a pas le même optimum! C'est une occasion rêvée de trouver des consensus, de justifier intelligemment un dialogue social, avec des principes de justice et d'efficacité. Trop de quelque chose va toujours à un moment donné faire sortir ce quelque chose du cercle vertueux auquel il était prédestiné. Trop de croissance sans réforme structurelle conduit forcément à un moment donné à une phase basse du cycle. Sans réforme ou sans nouveau modèle économique, il faut s'attendre à une longue période de croissance molle au final. Il faut donc renouveler. De même qu'il y a toujours eu des inégalités et des phénomènes de concentration de richesse, ou de quelque chose, c'est ainsi dans tous les domaines de la vie, de la biodiversité à l'humain depuis la nuit des temps, mais quel est le niveau optimal d'inégalités acceptable pour une société? Quel est le niveau de concentration de richesse acceptable? Cette recherche permanente de l'optimum aurait des répercussions considérables, puisque enfin on aurait un vrai point de consensus pour réguler ensuite et aider les économistes praticiens qui rencontrent des "patients-clients" tous les jours. De plus, quelle merveilleuse opportunité que de faire monter l'optimum encore plus haut en construisant une nouvelle courbe du cycle, mais à partir du point le plus haut de la première courbe et pas en attendant que la courbe ne s'effondre! Finalement le cycle est une sagesse de l'esprit, une attitude, accessible à tous, permettant assez bien de comprendre les phénomènes économiques et sociaux dans leur complexité.

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